Découvrez comment elle continue à faire grandir notre groupe grâce à des collaborateurs qui identifient, améliorent ou imaginent les meilleures solutions pour répondre à la demande de nos clients, comme à l’évolution de la réglementation.
C’est un fait reconnu, KP1 encourage et place l’innovation au centre de sa stratégie. Ce ne sont pas que des mots. Mais un fait: KP1 est la 3ème entreprise la plus innovante de France – toutes catégories confondues – dans le classement des « Leader de l’innovation », publié par « Les Echos » en mai 2023.
Dans ce palmarès, qui a mandaté un institut de recherche indépendant, les dépôts de brevets, les budgets comptent autant que la stratégie RSE et la culture de l’innovation. Nous sommes fiers et désireux de la partager avec vous.

Comment faire pour comprendre finement son métier et ses contraintes et ainsi imaginer le rôle de l’innovation et les bénéfices évidents qu’elle pourrait lui apporter ?
Si l’innovation ne reflète pas la démarche de l’entreprise qui la porte, il faudra dépenser beaucoup de moyens pour la rendre crédible et elle ne se vendra pas :
Je pense que l’ADN de KP1 c’est de répondre au plus près d’un réel besoin, sans le moindre superflu. L’innovation n’est jamais le fait d’une seule personne, mais d’un effort multidisciplinaire. C’est ce qui fait que nous sommes toujours parmi les premiers
Le point de départ d’une innovation, c’est donc presque toujours le client, jamais le produit.
18 ans chez KP1, depuis trois ans en charge du marketing du marché non-résidentiel, Yuraïma Benoit a été cheffe de projets Innovation pendant presque dix ans. Elle décrit la méthode d’observation de la pratique dans tous les domaines de la construction qui fonde une vraie innovation.
La fabrique de l’innovation
Le marketing procède de façon pragmatique dans la mise au point de chaque nouveau produit. « C’est à partir d’une enquête de terrain pointilleuse où l’on collecte un maximum d’informations pour recueillir une vraie matière auprès des clients, des opérateurs, et sur plusieurs chantiers. » L’idée est de combiner les ressentis, les analyses, les idées de différentes personnes et métiers pour établir des « fiche d’opportunité ». Son contenu est à la fois technique et économique.
Lorsque nous retenons une fiche, un chef de projet est désigné. Il va orchestrer une phase de créativité pour explorer la faisabilité de chaque idée – il faut en produire le plus possible - et des questions à résoudre pour faire une sélection. » Ces groupes de travail réunissent des collaborateurs issus de l’innovation, du marketing et de l’industrie dont la mission est de dégager une vision puis des solutions. D’ordinaire, les réunions de travail se font sur une journée complète. « Nous rédigeons alors une ou plusieurs “fiches concept” qui vont donner la direction à suivre sur le plan technique et, s’il y a lieu, envisager des développements industriels qui donneront lieu à des dépôts de brevets. »
Retour sur le terrain
Dès qu’un prototype est disponible, il est présenté au client. « Nous récoltons tout ce qui a pu être dit sur les chantiers test, et aussi en usine avant de préparer la mise en marché d’un produit. Les commerciaux KP1 vont accompagner le mouvement sur les premiers chantiers de nos clients afin d’accompagner un changement qui peut prendre un peu de temps ».
C‘est le cas des innovations dites de « rupture », comme les entrevous en polypropylène (EMS), aujourd’hui en matériaux recyclés, ou les garde-corps intégrés. « Ce qui était il y a 20 ans une révolution est complètement banalisé dans la construction. Idem, demain, pour le plancher chauffant rafraîchissant », indique Yuraïma qui conclut : « ce qu’il y a de plus satisfaisant dans le travail d’innovation, qu’elle soit d’implémentation ou de rupture, c’est qu’elle résulte d’un travail minutieux d’équipe et de terrain ».

S’agissant d’innovation, « la première chose, c’est de croire – dur comme fer - en ses idées. Il faut ensuite être capable de penser hors des lignes, librement. Et puis de revenir dans le monde réel… ».
Ce retour au réel, c’est « la rencontre de la solution technique avec l’intérêt économique, en quoi consiste toute la difficulté de la mise en place d’une innovation et la condition même de sa réussite. »
Un déploiement d’efforts et de persévérance, l’appétit de la découverte et du changement. Parce que l’invention technique n’est innovation que si elle apporte une amélioration concrète dans nos vies.
Ce qui est plaisant, gratifiant, c’est de pouvoir aligner ce que l’on fait dans son travail avec ses convictions ou ses valeurs
Christophe a eu cette chance dès le début de sa carrière. Alors fraîchement émoulu de l’Ecole des Mines d’Alès en 2001, il est chargé des essais qui vont aboutir à la formulation des premiers bétons auto-plaçants. « A l’époque, on vibrait violemment le béton en usine. Avec ces nouveaux produits, les opérateurs n’avaient plus à entendre le bruit lugubre et infâme des machines. »
L’air du temps
Il arrive que l’on mesure mal l’ampleur ou le bénéfice futur d’une innovation. On l’a ressenti dans le cas des bétons ultra haute performance. « C’était la mode. A l’époque, tous les ingénieurs en parlaient, mais nul ne savait exactement à quoi pourrait bien servir cette technologie dans le monde de la construction, et encore moins comment la vendre à nos clients. J’ai eu la chance de participer avec nos partenaires de chez Calcia à cette aventure. A Bergame (Italie), ils disposaient de gros moyens de laboratoire et nous avons mis au point les "filler" - poudres fines - optimisant l’empilement granulaire de gravillons et sables et ciments fins ».
Les vides de matière du mélange sont alors comblés par ces « bouche trous »; le béton est de ce fait moins poreux, plus résistant et durable, libérant la créativité des architectes. Il aura servi à l’un des « papes » du béton, Rudy Ricciotti, pour la construction du MUCEM à Marseille et pour celle du « Pavillon noir » à Aix-en-Provence.
Améliorer les procédés pour mieux accueillir l’innovation
Grandes ou plus petites, « je me suis rendu compte qu’il est très important d’améliorer les procédés pour mieux accueillir chaque innovation ».
Christophe s’est donc intéressé aux solutions industrielles et autres « astuces » de mécanicien. Pour développer, par exemple, un brevet de guidage de fil des machines – 12 tonnes en déplacement sur 80 mètres – notamment utilisées pour la production des poutrelles gamme LX12 dont il est un des pères dans le cadre du projet 2012 de renouvellement des gammes de KP1. Il déploiera les boucles de levage des dalles alvéolées utilisées par le robot les crochetant dans les aciers des bétons frais.
L’innovation qui rend le travail moins pénible en usine et sur les chantiers, ouvrant aussi de nouveaux horizons au monde de la construction, c’est la manière dont KP1 imagine le réel pour le changer en mieux.

« Bravo, ça ne sert pas à grand-chose ; merci, ça veut dire beaucoup.» Ilyes Djemaï nous régale d’une vision de l’innovation qui donne à chacun l’envie de progresser au travers d’une aventure collective.
Définir le dosage des divers constituants d’un béton, afin de satisfaire aux exigences de résistances et d’aspect souhaitées: ce travail de formulation, « c’est à la fois beaucoup d’empirisme et de subtilité. Il s’apparente de mon point de vue à celui d’un chef qui s’exerce à faire de la grande cuisine ».
Presque, on en mangerait. Ilyes est pourtant tombé dans la marmite par hasard. « Math sup » et « Math spé », attiré par l’automobile et l’aéronautique, diplômé ingénieur matériaux en 2021 ; il envoie un CV Mikit, CV qui transitera par différents acteurs, avant de finir chez « Point P », le distributeur de matériaux de construction dont la devise est « votre réussite commence ici ».
Ce CV a atterri sur le bureau d’un responsable qui connaissait Christophe Pacqueau, notre responsable des bétons et procédés. « C’est comme ça que j’ai embarqué dans l’aventure du développement des bétons bas carbone, débutée avec le projet Impakt et les formulations de prédalles à base de CEM II, dont je garde un excellent souvenir ».
Recette béton
J’ai un tout autre poste depuis janvier. J’ai quitté le K-lab, désormais rattaché à la Direction Technique et Innovation, et ai rejoint l’équipe d’Arnaud Calmettes à la Direction Industrielle. Aux trois-quarts, mon métier consiste désormais à manager de manière transverse les différentes équipes locales de chaque usine afin d’améliorer et optimiser les produits et les process liés de près ou de loin au béton
Instaurer le changement, inévitablement apporté par une innovation technique, n’a rien d’évident. C’est la même chose lorsque l’on constate une dérive entre ce qui est et ce qui devrait être livré.
Avant de changer ses habitudes, il y a une remise à plat à faire. Elle passe par la compréhension du métier et des problèmes. « Changer de routine, montrer un cap – ou le rectifier -, arriver à un résultat dont on est tous fiers, c’est ça innover ». Un but qui peut être atteint « avec des gestes qui ont ou retrouvent le sens du détail. Il faut y ajouter une dose de réflexion, créer l’envie de progresser dans un groupe animé et aiguillé par l’envie de bien faire ». Voilà l’innovation à laquelle on ne dit pas seulement bravo, mais merci. Parce qu’elle fait grandir une entreprise.

Comme le dirait Woody Allen, si vous n’échouez pas de temps à autre, c’est signe que vous ne faites rien d’innovant. Mais comment faire pour surmonter ces échecs et finalement réussir ?
L’innovation est d’abord affaire de persévérance, si l’on veut qu’elle devienne réalité. « Les difficultés rencontrées en production peuvent engendrer une perte de motivation des équipes. La conduite du changement est primordiale pour atteindre au mieux les objectifs de KP1. Rien n’est facile quand on veut innover et relancer l’effort collectif pour la maîtriser ». Voici un exemple vécu sur plusieurs sites de production KP1.
S139, tout est neuf…
Adrien, diplômé des Arts et métiers spécialité Génie industriel, a débuté sa carrière dans le secteur de la Défense puis dans le nucléaire. Il a le goût « du travail de fond et du contrôle afin d’améliorer les processus de production ». Ça tombe bien. Un de ses premiers projets était la poutrelle sans étais de longue portée. L’objectif étant d’obtenir des performances toujours plus élevées avec moins de béton pour répondre aux exigences des clients. La poutrelle S139 offre jusqu’à 5,20 mètres sans étais avec les avantages du précontraint. Une grande fierté pour notre entreprise qu’il aura fallu mener à bout.
Innover pour se démarquer
Mon rôle a été d’être là pour accompagner et faire comprendre, sur chaque site de fabrication, que le déploiement industriel d’une innovation c’est aussi l’aboutissement d’un travail de recherche et de développement. L’objectif étant de repousser les limites de nos technologies pour proposer des solutions de construction toujours plus efficaces et durables.
Il faut s’y faire : fabriquer de nouveaux produits, c’est adapter nos processus de fabrication. « Il faut une certaine force mentale pour oser, là où notre expérience est sans cesse remise en question. Je suis persuadé que la question de l’innovation est intimement liée à la façon dont nous percevons le changement et à notre capacité d’adaptation. »
S’adapter pour avancer
L’expérience accumulée par les usines a permis de retrouver très rapidement une productivité équivalente à nos autres gammes de produits. Bravo la #TeamKP1 !

Personne n’aime le changement. Tout le monde est content lorsqu’il est accompli : c’est le paradoxe de chaque innovation, provoquée par l’avalanche réglementaire qui met notre secteur en mouvement. Et crée des amitiés…
Ce qui me plaît le plus, c’est de voir l’œil qui brille, partout sur un chantier. Lorsque que l’on a cette impression, unique, de faire avancer le métier ; surtout après avoir embarqué dans une aventure des gens qui étaient rétifs au départ
Prévoir au mieux l’imprévisible, au moyen d’une feuille de route – plutôt complexe - décrite par Benjamin : « chaque innovation doit être “ time to market ”, c’est-à-dire arriver au bon moment en fonction des attentes du marché et bien se démarquer vis-à-vis de la concurrence. Condition nécessaire, certes, mais pas suffisante : chaque nouveau produit doit se greffer aisément sur des gestes et des habitudes de travail bien ancrées. Je vais vous dire autrement ce qui définit la réalité des choses : la vraie clé de la réussite consiste à se mettre dans les bottes du client et à ne pas gêner le maçon ». Nous y reviendrons.
Une pure leçon d’humilité
Le cycle d’innovation est généralement d’un à trois ans. Ce qui veut dire que la commercialisation d’un produit doit être durable, au moins dix ans. « La force d’un nouveau produit est de pouvoir parfaitement s’inscrire dans la dimension opérationnelle du chantier, de faciliter naturellement son déroulement. »
Sa mise au point est « une pure leçon d’humilité », selon Benjamin. « J’ai en tête l’expérience – très frustrante – d’un accessoire très pratique pour couler le béton dans les banches. Nos clients l’ont plébiscité, mais ne l’ont jamais acheté. Pour une raison évidente : il était plus simple et réaliste de continuer à réaliser ce travail en temps masqué ».
Mais il arrive aussi de faire de magnifiques expériences. Comme celle vécue grâce au club de fidélisation de nos clients lancé il y a bien longtemps par Benjamin. Il y rencontre Jean-Luc Pain, maçon, amoureux de son métier. « Il a été à l’origine de la réflexion sur les vides sanitaires et de la recherche qui a permis de concevoir notre AéroVS, toujours commercialisé avec succès », se félicite Benjamin qui a fêté le départ en retraite de Jean-Luc début juillet. Une histoire d’amitié.

Le signe le plus évident du dynamisme de l’innovation chez KP1, c’est sans doute la transformation du centre d’essai des matériaux en laboratoire de recherche, couronnant le succès de la mise au point des prémurs "bas carbone".
Nous avons tiré les conséquences de la crise financière mondiale de 2007, et le centre d’essai a même été fermé. Pour une entreprise de notre envergure, 1er Groupe français du béton précontraint, reconnue depuis sa création pour sa politique d’innovation audacieuse, ce fut une séquence particulière. On apprécie d’autant mieux le chemin parcouru à partir de 2015 (NDLR : embauche de Gaétan) - pour arriver cette année à être désigné par le quotidien Les Echos comme une des entreprises qui innove le plus en France.
C’est très formateur d’innover
« L’innovation a de nouveau tapé à notre porte avec le projet de faire des bétons avec moins de carbone. Nabila Viardot m’a rejoint début 2020 ». Une démarche empirique s’engage. « Nous partions d’une feuille blanche. Il fallait lancer un produit de A à Z, établir des priorités, sélectionner des ciments. C’est très formateur d’innover. Et puis nous avions de nouveaux moyens et la liberté de tester ce qu’on veut, ce qui est l’apanage d’un labo de recherche » se souvient-elle.
« Nous présentions chaque semaine l’avancée de nos travaux au travers d’une cinquantaine de formulations. Même si nous avons vécu l’aventure des prémurs * dans la joie et la bonne humeur, nous avons rencontré pas mal de problèmes sur le projet CEM III ». Les premiers essais n’ont pas donné les résultats escomptés. La seconde série de tests a été retardée par un arrêt de production de deux mois. Il a fallu valider la fiche de donnée environnementale et sanitaire, qui renseigne le cycle de vie du produit, de l’extraction des matières premières à sa fin de vie, décrivant la mise en œuvre et l’usage même du produit pour aider les professionnels dans leurs choix à bâtir plus durablement. Il a fallu aussi adapter nos logiciels pour les ventes.
K-Lab va hâter la mise en marché de produits très performants pour l’environnement
Les résultats sont très prometteurs. « Nous voulons donc aller vite, maintenant, pour déployer les prédalles, prémurs et dalles alvéolées bas carbone grâce à l’expérience acquise. C’est pourquoi le centre d’essai, seulement missionné en tant que groupe d’innovation pour les prémurs, devient dès le mois de juillet K-Lab », marquant ainsi le retour pérenne de l’innovation chez KP1 à son meilleur niveau; pour garantir la mise en marché de produits très performants pour l’environnement.